La verte Slovénie, petit pays qui fait chavirer votre cœur

Myriam Thys,
06-07-2023
La Slovénie – le seul pays qui intègre le mot « amour » dans son nom – est un joyau absolu en Europe centrale au niveau de sa beauté naturelle préservée. Ce pays renferme en effet des paysages fascinants ponctués de lacs émeraude, de rivières serpentant à travers de vastes forêts, de montagnes majestueuses aux sommets déchiquetés.

Ces panoramas que vous découvrirez au fur et à mesure s’enchaînent comme dans un fascinant documentaire diffusé sur National Geographic. Ils se déclinent sous une dominante de vert qui brille en toutes saisons, mais encore plus l’été. Allons-y vous ne serez pas déçus…

Ljubljana, l’église franciscaine et les terrasses au bord de la rivière Myriam Thys ©

Ljubljana, le charme de l’Ancien Monde

Véritable dédale de rues piétonnes, Ljubljana c’est le charme de l’Ancien Monde avec une touche résolument cosmopolite. La rivière Ljubljanica est l’artère de la ville,  de nombreux bars et restaurants s’y sont installés le long et participent à l’ambiance très cool de ce quartier qui est fréquenté par de nombreux étudiants. Oui, Ljubljana est une ville jeune avec pas mal d’ambiance. L’emblématique Triple, pont menant au centre-ville est sans hésiter le Place to Be. Mais il n’est pas le seul : le pont du Dragon, construit en 1901, est aussi particulièrement photogénique.

Ljubljana et son château en arrière-plan Myriam Thys ©

Parce que le dragon est le symbole de Ljubljana, quatre magnifiques spécimens en bronze trônent à ses angles. La légende dit que ceux-ci agitent leur queue à chaque fois qu’une jeune fille s’aventure sur cette passerelle… Faut vérifier sur place, de mon côté je n’ai rien remarqué ! Les joyaux architecturaux colorés du cœur historique sont aussi remarquables. L’édifice le plus spectaculaire est l’église franciscaine de l’Annonciation, située sur la place Prešeren. Et le meilleur spot pour admirer la ville est au départ du château qui domine Ljubljana. En été, des concerts en plein air y sont organisés. Mais on peut aussi visiter son musée ou manger dans l’un de ses deux excellents restaurants.

Triglav National Park Myriam Thys ©

Triglav, la nature s’offre à nous

En quittant la capitale, vous pouvez rejoindre les montagnes de Kamnik-Savinja, séparées des Alpes juliennes par la vallée de la Save. C’est un point de départ idéal pour partir en randonnée. Avant même d’avoir fait le premier pas, voilà déjà un magnifique panorama sur la vallée. Après une courte randonnée, le mont Triglav se dresse déjà, roi incontesté des Alpes juliennes et point culminant du pays (2.864 m).

Triglav National Park Myriam Thys ©

Cette montagne à trois têtes est aussi l’un des symboles de la Slovénie. Cette région est parsemée de pics abrupts, de glaciers, de flancs densément boisés, de vastes lacs et de cascades. En clair, c’est un véritable fait pour les randonneurs et pas très connu. Vous continuez le GR et voilà le Lepa Nadia que l’on peut traduire librement par « la belle Nadia ». Cette montagne ressemble à une dame perchée sur un sommet et qui laisse ses longs cheveux courir sur l’un de ses flancs. C’est aussi un endroit insolite pour les golfeurs, le green est en effet le plus du monde. Voici déjà la fin de journée, soyez prêts avec votre appareil photo, un majestueux coucher de soleil est annoncé. Remarquable tant les couleurs sont éclatantes.

Grotte de Postojna Myriam Thys ©

Postojna, une merveille souterraine

Le plateau karstique du sud-ouest de la Slovénie, qui s’étend sur 10.000 km2, ressemble à un grand gruyère plein de trous. Il est ponctué de profondes gorges, de grottes et de rivières souterraines. D’après mon guide, la Slovénie compte quelque 13.000 grottes, dont beaucoup mesurent plus de 100 mètres de long. Après le paradis des randonneurs, c’est donc aussi un paradis pour les spéléologues. Si vous n’êtes pas claustrophobe, faites un petit tour dans la grotte de Škocjan, la plus célèbre, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Grotte de Postonja Myriam Thys ©

La visite se poursuit dans la grotte de Postojna, la deuxième plus longue du monde : 24 km et, croyez-moi, le réseau de galeries semble infini et on s’y perd. Seuls 5 km sont accessibles au public, ce qui est déjà vraiment pas mal. Et c’est d’une beauté spectaculaire, cette grotte s’est formée il y a 3 millions d’années, sculptée donc par le temps. L’endroit est aménagé et, depuis un pont de 40 mètres de haut, vous pourrez admirer la salle de concert installée dans ce lieu insolite, un espace de 3.000 m2.

Grottes de Postojna la plus longue du monde

Les nombreuses stalactites titillent les imaginations. On peut y deviner des animaux ou des silhouettes humaines. Certaines stalactites et stalagmites sont tout bonnement énormes, l’un des plus imposants atteint les 60 mètres de haut. Quand on sait qu’elles grandissent d’un centimètre tous les 100 ans, le calcul est facile… Anecdote : à 120 mètres sous terre, on trouve un bureau de poste d’où on peut envoyer une carte postale. Quel intérêt ? Affranchir la lettre avec le timbre original de la grotte ! A l’heure des emails, c’est cocasse !

Château de Predjama Myriam Thys ©

Château troglodytique de Predjama

Près de Postojna se trouve un château extraordinaire datant du XIIe siècle, celui de Predjama qui est l’un des plus grands forts troglodytes au monde. Suspendu à une falaise, il semble défier les lois de la gravité. L’ennemi n’avait d’ailleurs aucune chance : il était imprenable. Au XVe siècle, il a abrité un chevalier rebelle condamné à mort par l’empereur de l’époque. Comme celui-ci ne voulait pas se rendre, on l’a laissé mourir de faim. Or, personne ne savait que ce château était construit au sommet d’une grotte reliée par une longue galerie par laquelle de la nourriture était acheminée… L’histoire s’est toutefois mal terminée, car l’homme fût finalement tué dans la seule partie vulnérable : les toilettes suspendues de l’une des tours. Au XVIe siècle, l’édifice a été restauré dans le style Renaissance et aujourd’hui, il est devenu un musée qui vous promet un fascinant voyage dans le temps.

Vallée de la Soca Myriam Thys ©

L’aventure dans la vallée de la Soca

À l’ouest de la Slovénie, vous découvrirez la superbe vallée de la Soca, un paradis naturel fait de lacs et de rivières émeraude, dont la pièce maîtresse est la rivière Soca qui se fraye un chemin le long d’imposantes falaises et de profondes gorges, tantôt avec douceur, tantôt avec une violence tonitruante. Pour les amoureux de la nature et de l’aventure, c’est l’endroit idéal pour une belle randonnée ou du rafting. En pagayant dans les eaux de la rivière, de magnifiques paysages défilent devant vous.

Vallée de la Soca Myriam Thys ©

À bord des canoës, on est littéralement entouré par une nature impressionnante, dense et intacte. Il est également possible de pêcher à la mouche, une activité davantage méditative, car les endroits calmes ne manquent pas non plus. Cette beauté naturelle immaculée a le don de ralentir votre rythme pour le plus grand bonheur de votre âme. Une chose est sûre, on comprend vite pourquoi la Soca est appelée la « plus belle rivière des Alpes ». Sa couleur qui résulte des nombreux minéraux présents dans l’eau est tout simplement unique. Et son tracé est absolument époustouflant, à elle seule, la Soca vaut le déplacement en Slovénie.

Lac de Bled Myriam Thys ©

Le lac de Bled, l’attraction la plus populaire

Le lac de Bled est de loin l’un des plus beaux sites de Slovénie, mais il est aussi le plus couru. Ce lieu emblématique est en effet envahi par les touristes en été. Découvrez-le hors saison. Depuis le château, au sommet d’une falaise bordant les majestueuses Alpes juliennes, on surplombe la minuscule et unique île slovène.

Le lac de Bled Myriam Thys ©

En son centre se dresse l’église baroque de l’Assomption de la Vierge Marie, aujourd’hui transformée en musée. Pour accéder à l’île, le plus amusant est d’emprunter le bateau traditionnel pletna, une forme de gondole slovène. Chaque bateau appartient à une famille et la technique unique de rame se transmet de père en fils. Mon guide exprime d’ailleurs parfaitement l’expérience de ce lac de Bled : « il ne faut pas de raison pour venir à Bled. Bled constitue elle-même la raison ». Décidément, encore une raison de venir en Slovénie…

Le lac de Bohinj Myriam Thys ©

Le lac de Bohinj, la beauté sereine

Le lac de Bohinj est le plus grand du pays. Il est niché au cœur des Alpes juliennes et les montagnes se reflètent dans l’eau ondoyante comme des divas devant leur miroir. Les sommets forment autour de ce site comme un amphithéâtre, enserrant le lac dans un étau d’intimité. En empruntant les voies piétonnes le long des rives, vous traversez de charmants villages tandis que le paysage change constamment. Le hameau le plus visité est celui de Ribčev Laz dont l’attrait réside dans sa belle église Saint-Jean-Baptiste d’architecture gothique. Mais la nature n’est jamais loin et plusieurs superbes cascades se trouvent aussi à proximité, la plus célèbre étant celle de Savica. En été, il ne faut pas hésiter à vous baigner dans le lac, car c’est un rafraîchissement quasi salutaire. On peut aussi y pratiquer le canoë ou, plus moderne, du stand-up paddle. Nombreuses sont aussi les possibilités de rouler à vélo dans les environs. Cela dit, ce qui frappe dans cette région, c’est surtout l’environnement serein qui y règne en maître.

La riviera slovène à Koper Myriam Thys ©

Des villes côtières pleines de charme

La côte slovène ne fait que 46 km. Tiens tiens, presque comme chez nous. Coincées entre l’Italie et la Croatie, ses villes sont tout à fait charmantes. Les nombreux palmiers et les jolies marinas de Piran, Izola et Koper vous plongent dans une toute autre ambiance, celle méditerranéenne.

Vue sur Piran et son port kasto - stock.adobe.com

Portorož est également connue comme étant le Nice slovène, une comparaison qui s’explique par les plages magnifiques et la culture du bien-être. L’architecture s’inspire quant à elle plutôt de Venise et de ce strict point de vue, Piran est incontestablement la ville la plus authentique de la Riviera slovène avec son labyrinthe de rues étroites.

Piran Myriam Thys ©

Sur l’impressionnante place Tartinijev trg, on a l’intime conviction d’être catapulté quelques siècles en arrière. Et ça s’explique : Piran faisait autrefois partie de la cité-État de Venise. Ça a laissé de belles traces. Le clocher de l’église Saint-Georges, qui date du XVIe siècle, semble être une réplique du campanile de Venise. Par temps clair, on peut d’ailleurs apercevoir la cité des Doges depuis les remparts de la vieille ville. Et on peut d’ailleurs constater depuis ce même point de vue que Piran a été édifiée sur une péninsule. Presque entièrement entourée par la mer, elle ressemble à une forteresse invincible. Dans les rues étroites, l’odeur des fruits de mer se mêle à la brise salée de l’Adriatique. Le littoral regorge de restaurants et de bars. Les terrasses sont d’ailleurs bondées, ce qui décuple l’ambiance estivale qui règne dans ce lieu unique. Mince… mon voyage s’achève et ce soir je dois boucler mes valises avec beaucoup de nostalgie.